Le consentement : clés de l'autonomie et du respect en thérapie
- ifpia35
- 16 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 août
Dans un monde où l'autonomie personnelle et le respect mutuel sont essentiels, le consentement émerge comme un pilier fondamental non seulement dans les relations intimes, mais aussi dans les milieux professionnels, notamment en thérapie et en médecine. Découvrez dans cet article, les piliers du consentement et en quoi pratiquer la thérapie en ayant conscience du consentement fait de nos relations, un lien authentique qui change notre société.

Le concept du consentement est souvent associé aux relations intimes, mais son importance s'étend bien au-delà, notamment dans les contextes thérapeutiques et médicaux. Cet article explore pourquoi et comment le consentement devrait être une pierre angulaire dans toutes les interactions humaines.
Clé 1 : Comprendre le consentement en thérapie
Le consentement en thérapie est l'accord donné librement par une personne pour participer à une activité ou permettre une action qui l'affecte. Il nécessite une compréhension complète des informations pertinentes et des conséquences possibles.
L’importance du consentement se révèle clairement dans certaines situations choquantes, où des personnes ont reçu des révélations personnelles et douloureuses en thérapie sans avoir donné leur accord au préalable.
Exemple : Lors d’une première séance, une cliente évoque brièvement des tensions familiales. Sans avoir pris le temps d’explorer son histoire ni demandé son accord, le thérapeute affirme qu’elle a probablement été victime d’abus dans son enfance. Cette interprétation intrusive, lancée sans préparation ni consentement, déstabilise profondément.
Cet exemple illustre combien le consentement est essentiel, même dans l’acte de formuler une hypothèse. En psychothérapie, ostéopathie ou autre pratiques... il ne s’agit pas de "savoir pour l’autre", mais d’avancer ensemble, dans un cadre sécurisant, respectueux et progressif.
Clé 2 : Les piliers du consentement
1. Éclairé : Le consentement doit être donné avec une pleine connaissance de cause, ce qui est impossible sous l'influence de drogues ou en état de choc.
2. Libre : Il doit résulter d'une décision volontaire, sans pression ou manipulation, telle que le chantage affectif ou les conséquences négatives en cas de refus.
3.Explicite et Spécifique : Le consentement doit être clairement formulé, que ce soit verbalement ou non, et doit être renouvelable à tout moment.
4. Franc : La réponse donnée doit être sans ambiguïté, un "oui" enthousiaste plutôt qu'un "peut-être".
5. Révocable : À tout moment, le consentement peut être retiré sans nécessité de justification, suivant le ressenti de la personne.
"Toute intervention qui ne respecte pas la personne dans sa liberté de choix est une forme de violence." Carl Rogers
Clé 3 : Cas concrets de violations de consentement
Des pratiques comme des séances de médiumnité ou des interventions énergétiques non sollicitées dans des salons bien-être sont des exemples frappants où le consentement est souvent négligé. Ces interventions, réalisées sans accord préalable ni respect de l'intimité, peuvent laisser des séquelles émotionnelles profondes, comme par exemples :
Dans un contexte médical: Une patiente est informée qu'elle doit subir une procédure mineure mais se retrouve sous anesthésie générale pour une opération plus invasive sans son consentement explicite. Le choc et la trahison ressentis après révèlent l'importance cruciale de la transparence et du consentement éclairé.
En thérapie : Un thérapeute commence à utiliser des techniques de régression sans discuter des méthodes ni obtenir le consentement de son client, qui se trouve déstabilisé et traumatisé par des souvenirs refoulés surgissant sans préparation.
Au travail: Un manager suppose le consentement d'un employé pour travailler des heures supplémentaires régulières sans discussion préalable, plaçant l'employé dans une position difficile refusant de peur de répercussions professionnelles.
Clé 4 : L'importance du consentement dans la pratique professionnelle
En tant que thérapeute ou praticien, respecter le consentement n'est pas seulement une question d'éthique professionnelle; c'est aussi une manière de valoriser et de renforcer l'autonomie de l'individu. Un praticien doit toujours s'assurer du confort et de l'accord de ses clients avant d'engager toute forme de traitement ou de thérapie.
Le consentement est aussi une dynamique sociale, impliquant la capacité à refuser et à accepter le refus d'autrui sans conflit. Cela nécessite une compréhension mutuelle et un respect de l'autonomie personnelle. Dans notre société, où le consentement peut parfois être perçu comme un challenge, il est crucial de renforcer cette compétence sociale fondamentale.
Clé 5 : En pratique
1. Informer clairement
Présenter le cadre de la pratique, les méthodes utilisées et les effets possibles, y compris les aspects émotionnels ou sensibles.
2. Demander un accord explicite
Vérifier que la personne est d'accord pour vivre l'expérience proposée, ici et maintenant, sans pression ni présupposé.
3. Vérifier la compréhension
S'assurer que la personne a bien compris ce qui va être proposé, en posant des questions ouvertes ou en reformulant ensemble.
4. Rappeler que le consentement est réversible
Insister sur le fait que la personne peut revenir sur son accord à tout moment, sans justification.
5. Observer le non-verbal
Être attentif aux signaux corporels de malaise ou de retrait, même si verbalement la personne dit "oui", et ajuster en conséquence.
Conclusion
Le consentement n'est pas simplement une formalité légale ou éthique; c'est une expression profonde du respect et de la dignité humaine.
En pratique, que ce soit en thérapie, en médecine ou dans la vie quotidienne, le consentement est essentiel pour assurer que chaque individu reste maître de ses choix et de son corps. Pour les professionnels et pour chacun de nous, cultiver une culture du consentement, c'est promouvoir une société plus juste et plus empathique.
Betty Tutrice


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